Kommentar |
Les figures maternelles dans la littérature sont multiples et symboliquement ambiguës. De la mère soigneuse, douloureuse et protectrice à la meurtrière coupable et destructrice, en passant par la mère défaillante et mal-aimante, la figure de la mère recouvre une immense diversité. L'un des principaux textes littéraires à ce sujet est la tragédie Médée de Sénèque, avec laquelle nous commencerons.
Les mères à la fois défaillantes et coupables, telles que l’on trouve en grand nombre dans les romans de l’écrivaine francophone Irène Némirovsky (cf. Le Bal, L’Ennemie, Jézabel, etc.) seront au centre de ce cours. L'écrivaine, née à Kiev en 1903 et morte à Auschwitz en 1942, fut une auteure à succès et célèbre dans les années 1930, appelées les Années Folles, mais elle tomba dans l'oubli après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est que plusieurs décennies après sa mort que la réception et l'étude de sa personne et de ses œuvres, dont la plus connue est le roman Suite française, resté inachevé, ont commencés.
François Mauriac est un autre auteur auquel nous nous intéresserons. Le lauréat du prix Nobel de littérature et membre de l'Académie Française fait partie des romanciers les plus influents de l'entre-deux-guerres. Dans son roman Le Sagouin, publié en 1951, une mère cruelle et violente est également au centre de l'intrigue.
Dans le cadre de ce cours, l’analyse se portera sur les personnages maternels dans les trois œuvres Médée (50 apr. J.-C.), Jézabel (1935) et Le Sagouin (1951). La féminité et la maternité, ainsi que les sentiments de honte et de pitié qui y sont souvent liés, constituent les concepts centraux analysés et étudiés dans ce cours. |